Deux fontaines pour un village ! Mais à quoi bon si aucune eau ne les alimente ?
Et pourtant, il fut un temps où les deux coulaient abondamment, abreuvant les troupeaux de vaches, moutons ou chèvres, et dont le surplus desservait le lavoir. Il y a peu de temps encore les agriculteurs pouvaient y remplir leur tonne pour désaltérer le bétail dans les prés.
Bien sûr les fontaines de Bourleyre n’ont pas échappé à l’amoindrissement du débit du à la sécheresse, mais vint le moment où même après un orage, les fontaines restaient muettes !
C’est donc après l’excès de précipitations du mois de mars et le silence déterminé des becs de fontaine, que quelques habitants décident de visiter le réseau qui descend des bois au-dessus de la route du Monteil !
Personne ne soupçonnait l’existence d’une « Manon » malfaisante, les plus avertis savaient exactement où se trouvent les captages, et c’est donc armée de pelles, de pioches, de tuyaux réparateurs que l’équipe de fontainiers se dirigeait vers l’endroit soupçonné défaillant.
Le réservoir du captage le plus bas débordait généreusement et répandait le précieux breuvage plutôt que de le renvoyer dans le dernier réservoir du pré au-dessus de la départementale. Nos chercheurs d’eau eurent tôt fait de soupçonner un bouchon et durent utiliser une mini-pelle, un compresseur … tous les moyens conventionnels pour l’extraire et voir à nouveau l’eau couler dans le réseau !
Les larmes de ces fontaines transformées en sanglots, vont ravir les usagers du village autant pour oxygéner les poissons de l'ancien lavoir et les magnifiques nénuphars que pour remplir les arrosoirs des riverains du haut comme du bas, pour quelques lapins en cage ou salades printanières sous serre !